Hoje, na aula de francês, a professora nos passou esse texto que fala do primeiro inverno que nós, pobres imigrantes, passaremos no Quebec. Confesso que fiquei realmente com medo após lê-lo. Será que é isso mesmo? Só vou poder responder em maio do ano que vem.
Segue versão original em francês e a tradução em português está logo abaixo.
"Vous venez de
France, d'Haiti, du Vietnam ou de n'importe quel pays normal. Vous avez
immigré au Québec durant l'été. Vous trouvez ça beau. Vous avez adoré le
chaud soleil du mois de juillet. Et les couleurs féériques de l'automne. Jeudi
dernier, quand vous avez vu la première neige tomber, vous avez été
charmé. Une vraie carte postale !!! Pauvres nouveaux Québécois !!
Il faut à tout prix vous
prévenir. Il faut que vous sachiez. L'hiver, ce n'est pas une chanson
de Gilles Vigneault. L'hiver, c'est une chanson de Black Sabbath! La
petite neige de jeudi dernier, ce n'était pas l'hiver. C'était la fin
de l'été. L'hiver, c'est autre chose. Vous n'avez encore rien vu. Et si
vous n'êtes pas préparé psychologiquement à faire face à la musique, vous
allez disjoncter. Vous allez retourner chez vous! Et comme on vous aime,
et qu'on veut vous garder, laissez-moi vous apprendre quelle sera votre
dure réalité.
Un matin de la semaine
prochaine ou de la suivante, vous allez vous lever, innocent. Vous allez
sortir et paf! Ça va vous frapper! Dans les gosses! Le froid! Il va faire
moins dix dehors. Avec le facteur vent, moins trente. Votre corps va se
demander ce qui se passe. Vous allez regarder autour de vous. Vous allez
tenter de trouver des gens pour vous expliquer cette horreur. Mais
vous n'allez voir personne. Vous n'allez voir que des manteaux passer.
Bien sûr, il y a des gens dedans. Mais vous ne les verrez pas. Tellement
ils sont emmitouflés. Vous, nu-tête, avec votre petit imperméable, vous
allez vraiment avoir l'air d'un touriste. Parce que le Québécois de
souche sait qu'il n'y a qu'une façon de survivre à l'hiver, c'est de
porter plusieurs couches.
Avant de sortir de chez
lui, le Québécois de souche met une camisole, une chemise, un chandail, un
veston, des caleçons longs, des pantalons, des souliers, des bottes, un
manteau en doudoune, un foulard, des mitaines et une tuque. Ça lui prend
une heur pour s'habiller, mais quand il sort, il est prêt. Le néo-Québécois tarde
parfois à adopter cette pratique. Mais habituellement, aprés sa
troisième pneumonie, il se décide à aller acheter son Kanuk. Et il troque
le béret pour la tuque.
Transi de froid, vous
allez embarquer dans votre Peugeot. Vous allez essayer de la faire
démarrer. Elle ne démarrera pas. Elle est gelée, votre Peugeot. Vous allez
devoir apprendre à pratiquer le sport national du Québécois:
réchauffer son char. Le Québécois passe l'hiver à réchauffer son char.
Avant de se coucher, le Québécois démarre son moteur pour être certain que
son auto ne sera pas gelée au matin. Puis, il se lève durant la nuit pour
répéter la manoevre. Et le matin, il se lève deux heures plus tôt. Une
heure pour s'habiller. Une heure pour réchauffer son char. Le
Québécois ne dort pas l'hiver.
Après avoir appelé le
CAA pour booster votre Peugeot, vous allez finalement arriver au bureau.
Bleu et ahuri. Vous allez dire à vos confrères de travail: "Mais c'est
épouvantable, c'est la Sibérie, le corps humain ne peut endurer cela.
Merde!" Et c'est alors que vos confréres vont vous répondre: Ça,
c'est rien. Attends en janvier! Et vous allez devenir blanc. Même si
vous venez d'Haiti.
Puis, de la fenêtre de
votre bureau,vous allez voir la neige tomber. Pas une petit neige
folle, comme jeudi dernier. Non. Une vraie chute de neige. Avec des gros
flocons, format Club Price. Vous allez trouver ça magique. Enchanter. Attendez
de sortir dehors! Vous allez tomber sur le derrière. Parce que vous
ne saviez pas que c'était si glissant que ça. Et si vous ne vous êtes pas
cassé une jambe, vous allez essayer de retrouver votre Peugeot. Ensevelie
sous un tas de neige de dix pieds. Vous allez devoir, pour la première
fois de votre vie, déneiger votre automobile. Avec vos pieds. Vous n'aviez
pas prévu vous acheter une pelle. Une pelle, dans votre pays, ça sert
seulement pour enterrer les gens. Ici, ça sert à tous les jours, pour nous
déterrer du banc de neige. Et vous allez voir que la neige, ça semble tout
léger quand ça tombe, mais ça pèse une tonne rendu au sol. Vous allez vous
faire votre première hernie discable. Puis, si par miracle, votre Peugeot
accepte de démarrer, vous allez prendre le chemin de votre maison. Vous
n'êtes pas rendu! En hiver, quande il neige, conduire c'est du sport. Tout
le monde se rentre dedans. Même les Québécois de souche ne se sont jamais
habitués à conduire l'hiver. Ils conduisent tout croche. Comme vous.
Vous allez sûrement rentrer dans le cul de quelqu'un. N'en soyez pas
gêné. C'est normal. Dans quelques secondes, quelqu'un va rentrer dans le
vôtre. C'est ainsi. La conduit en hiver, c'est une partouze.
Au bout de trois heures
de pare-choc à pare-choc, vous allez finalement arriver chez vous. Dans
la chaleur de votre foyer. Après avoir remis vos esprits en place, vous
allez avoir le doût de manger au restaurant et d'aller voir un bon
film. Cependent, vous avez eu votre leçon. Vous savez quoi faire.
Vous mettez un gros chandail de laine. En dessous du manteau d'hiver que
vous avez acheté ce midi. Et vous sortez de chez vous. Vous n'aurez pas le
temps de faire deux pas. Vous allez paralyser. Vous allez devenir un
gros glaçon. Un iceberg. Car, voyez-vous le soir en hiver on ne sort pas
au Québec. À moins 40, même les phoques restent dans leur bungalow. Tous
les Québécois de souche savent ça. Les soirs d'hiver, il n'y a qu'une
chose à faire: regarder la télé. Si vous ne souffrez pas
d'hypothermie instantanée, vous allez réussir à faire demi-tour. Et à
rentrer chez vous. Pour de bon.
Vous allez vous coucher.
En vous disant que c'est sûrement exceptionnel. Que demain ça ira mieux.
C'est pas exceptionnel du tout. Ça va être ainsi , à tous les jours,
jusqu'au mois d'avril. Cent vingt jours d'enfer froid. Vous êtes prévenu.
Un homme averti en vaut deux niaiseux. Il faut, quand même, que je
sois honnête avec vous, chers amis immigrants, l'hiver québécois n'est pas
exactement comme je le décris dans cette chronique. Il est bien pire! Bon
hiver, quand même! Prenez soin de notre pays. Nous on
s'en va en Floride!"
(Texto do humorista québecois Stéphane
Laporte, publicado no jornal La Presse em 21/11/1999)
"Você vem da França, Haiti, Vietnã ou de
qualquer país normal. Vocês imigraram para o Québec durante o verão. Vocês o
acharam bonito. Vocês amavam o sol quente de julho. E as cores mágicas do
outono. Na ultima quinta-feira, quando você viu a neve cair pela primeira vez,
você ficou encantado. Um verdadeiro cartão postal! Pobres novos quebequenses...
Devemos a todo custo avisá-lo! Você precisa saber! O inverno não é uma canção
de Gilles Vigneault. O inverno é uma música do Black Sabbath! A pouca neve de
quinta-feira passada, não era inverno. Era final de verão. O inverno é outra
questão. Você não viu nada ainda. E se você não estiver preparado
psicologicamente para enfrentar a música, você vai "pirar". Você vai
retornar pra sua casa! E como nós amamos vocês e queremos manter vocês aqui,
deixe-me dizer-lhes qual será a sua dura realidade.
Uma manhã da próxima semana ou da seguinte,
você vai se levantar, inocente. Você vai sair e PAFT! Isso vai te horrorizar!
Em miúdos! Frio! Estará menos de dez. Com o vento frio, menos de trinta. Seu
corpo vai perguntar o que está acontecendo. Você vai olhar ao redor. Você vai
tentar encontrar pessoas para explicar este horror. Mas você não vê ninguém.
Você só irá ver os casacos de inverno passarem. Claro, há pessoas no interior
dele. Mas você não vai vê-las. De tão cobertos de roupas. Você, de cabeça
descoberta, com seu impermeavelzinho, você realmente estará parecendo um
turista. Porque os quebequois da gema sabem que há apenas uma maneira de
sobreviver ao inverno que é vestir várias camadas.
Antes de sair de casa, o nativo de Quebec
coloca uma camiseta, camisa, blusa, casaco, calça segunda pele, calça, sapatos,
botas, casacão de inverno, cachecol, luvas e gorro. Ele leva uma hora para se
vestir, mas quando ele sai, ele está pronto. O novo quebequense às vezes é
lento para adotar essa pratica. Mas normalmente, depois de sua terceira
pneumonia, ele decide ir comprar o seu Kanuk (*marca famosa de casacos de
inverno daqui). E ele troca a sua boina para um gorro.
Paralisado de frio, você vai entrar em seu
Peugeot. Você vai tentar ligá-lo. Ele não vai funcionar. Ele estará congelado.
Você vai ter que aprender a praticar o esporte nacional dos quebequenses,
aquecimento do motor. O quebequense passa o inverno aquecendo o motor do carro.
Antes de ir para a cama, o quebequense inicia seu motor para ter certeza de que
seu carro não estará congelado pela manhã. Depois, ele se levanta à noite para
repetir a manobra. E pela manhã, ele se levanta duas horas mais cedo. Uma hora
para se vestir. E uma hora para aquecer seu carro. Os quebequenses não
dormem durante o inverno.
Depois de chamar o CAA (*empresa de
seguros para automóveis) para fazer funcionar o seu Peugeot, você vai
finalmente chegar ao escritório. Azul e desorientado. Você dirá a seus colegas
de trabalho: "É terrível, é o frio siberiano, o corpo humano não pode
suportar isso! Droga!" E enquanto seus colegas vão responder-lhe:
"Não é nada. Aguarde janeiro! E você vai ficar branco. Mesmo se você vem
do Haiti."
Em seguida, da janela de seu escritório, você
vai ver a neve cair. Não uma pequena neve boba como da última quinta-feira.
Não. Uma verdadeira queda de neve. Com grandes flocos em formato gigante. Você
vai achar isso mágico. Encantador. Espere até você ir lá fora! Você cairá com o
traseiro no chao. Porque você não sabia que era assim tão escorregadio. E se
você não quebrar uma perna, você vai tentar encontrar o seu Peugeot. Enterrado
sob uma pilha de dez metros de neve. Você vai ter que, pela primeira vez em sua
vida, desenterrar o seu carro. Com seus pés. Você não tinha planejado comprar
uma pá. Uma pá em seu país serve apenas para enterrar pessoas. Aqui, ela serve
todos os dias para nos desenterrarmos do banco de neve. E você vai ver que a
neve parece muito levinha quando cai, mas pesa uma tonelada depois que cai no
chão. Você vai ter sua primeira hérnia de disco. Então, se por algum milagre, o
Peugeot consegue ligar, você irá pegar caminho pra sua casa. Você ainda não
chegou lá. No inverno quando neva, a condução é um esporte. Todo mundo passa
por isso. Mesmo os quebequenses da gema nunca não estão habituados a dirigir no
inverno. Eles dirigem tudo errado. Como você. Você provavelmente vai entrar na
traseira de alguém. Não se sinta constrangido. Isso é normal. Em segundos,
alguém vai entrar na sua também. É assim. Após três horas de pára-choques
a pára-choques, você vai finalmente chegar em
casa. No calor da sua sala. Após ter colocado seus ânimos no lugar, você
provavelmente vai ter que comer fora e ir ver um bom filme. Entretanto, você
aprendeu a sua lição. Você sabe o que fazer. Você colocou um blusão de lã.
Embaixo do casaco de inverno que você comprou esta tarde. E você sairá de casa.
Você não vai nem ter tempo de dar dois passos. Você vai paralisar. Você vai se
transformar em um grande cubo de gelo. Um iceberg. Porque, veja você, à noite
no inverno de Québec, ninguém sai. A menos 40, mesmo as focas permanecem nas
suas casas. Todos os quebequenses da gema sabem disso. Nas noites de inverno, só
há uma coisa a se fazer: ver televisão. Se você não sofreu de hipotermia
instantânea, você dará meia volta. E ir pra casa. Para o seu bem! Você vai
se deitar. Se dizendo que é uma coisa excepcional. Que amanhã vai ficar melhor.
Não é excepcional! Vai ser assim, todos os dias, até abril. Cento e vinte dias
de frio infernal. Você está avisado. Um homem prevenido vale por dois idiotas.
Devo, no entanto, ser honesto com você, querido amigo imigrante, o inverno de
Quebec não é exatamente como eu descrevo nesta coluna. É bem pior! Bom inverno
de qualquer maneira! Tome conta do nosso país. Nós estamos indo para a Flórida!"